Ce site a été cofinancé par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural dans le cadre du programme LEADER 2014-2022, la Ville d'Aigurande et l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d'Aigurande ; il fait partie de l'opération : "Sauvegarde et mise en valeur du patrimoine d'Aigurande", qui comporte la mise en place de quinze panneaux d'information dans Aigurande avec des compléments d'information sur ce site (voir pages Aigurande/parcours historique).

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LA CONFERENCE-DEBAT DU 22 AVRIL 2024 SUR LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

LA CONFERENCE-DEBAT DU 22 AVRIL 2024 SUR LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

12 juin 2024 22 avril 2024

Quatre-vingt personnes, attentives, ont participé à cette conférence à la Maison de l’Expression et des Loisirs d’Aigurande, le 22 avril à 20h30.

 

 

Elles ont pu dialoguer avec les 6 conférenciers.

 

 

L’objectif était :

   1-D’expliquer le réchauffement climatique, ses conséquences et les actions convenues au niveau international et national pour y faire face : Jean ALLORENT, ingénieur

   2-D’exposer des actions locales au Pays de La Châtre qui contribuent à atténuer ce réchauffement :

­-en matière d’agriculture et alimentation : Olivier BENELLE de l’ADAR-CIVAM à La Châtre, avec trois agriculteurs locaux, Mmes Elsa AUVILLAIN et Elsa DOREY et M. Olivier FRADET.

-en matière de mobilité : M. Bernard MITATY, maire de Crozon, élu référent du Pays de La Châtre pour la mobilité durable.

 

En introduction, J. ALLORENT a souligné l’urgence à agir, telle qu’elle figure dans le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat : « L’intensification des impacts du changement climatique constitue une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire. L’ampleur du changement climatique à venir et des risques pour les écosystèmes et les sociétés humaines dépendent de nos décisions d’aujourd’hui. Tout retard supplémentaire vis-à-vis d’une action mondiale concertée et solidaire, nous fera manquer une brève fenêtre d’opportunité pour assurer un avenir viable. Agir à hauteur des enjeux climatiques demande des transformations systémiques. »

 

1)-MECANISME DU RECHAUFFEMENT, CONSEQUENCES, MESURES INTERNATIONALES : Puis J. ALLORENT a montré comment les gaz à effet de serre émis par les activités humaines s’accumulent dans l’atmosphère et retiennent une partie des radiations qui, au lieu de repartir dans l’espace, va réchauffer notre planète. Par rapport à la période de référence 1850 à 1900, où la moyenne des températures mesurées autour du globe était restée stable, nous observons en 2023, un accroissement de cette moyenne de 1,45 °C. Cet accroissement correspond à une quantité d’énergie gigantesque et nous faisons face à des évènements climatiques extrêmes dont la fréquence et l’intensité s’accroissent d’année en année : Fonte des glaciers, de la banquise et d’une partie des zones enneigées. Les océans se réchauffent et s’acidifient (disparition d’une partie de la vie marine) et leur niveau augmente (20 cm depuis 1900, mettant en péril des zones habitées). Records de température régulièrement battus en beaucoup de points du globe. Multiplication des périodes de canicule et de sécheresse et manque d’eau en de nombreuses régions de la planète. Modification de la répartition de la végétation. Augmentation de la fréquence des incendies de forêts à grande échelle et difficilement maîtrisables. Multiplication des tempêtes, cyclones, pluies torrentielles et des inondations…

Les gaz à effet de serre sont nombreux, mais deux sont les principaux responsables du réchauffement :

-le méthane produit par l’industrie (exploitation du charbon, du pétrole et du gaz naturel), l’agriculture et la fermentation dans les marécages et les dépôts de déchets. Emissions : 600 millions de tonnes/an. Sa capacité d’effet de serre est élevée mais sa durée de vie est limitée (une douzaine d’années)

-le gaz carbonique CO2 est, de loin, le plus important. Il résulte essentiellement de la combustion des énergies fossiles : charbon, gaz naturel et pétrole (qui représentent plus des trois-quarts de l’énergie primaire consommée dans le monde). Emissions en 2023 : 41,5 milliards de tonnes de CO2/an. Sa capacité d’effet de serre par tonne émise est moins élevée que celle du méthane, mais les tonnages émis sont 70 fois plus élevés et le gaz carbonique est un oxyde stable qui reste plus d’un siècle dans l’atmosphère. C’est donc lui le principal responsable que nous devons cesser d’émettre. Autrement dit, il est urgent de :

-soit faire des économies d’énergie

-soit remplacer le charbon, le gaz et le pétrole par d’autres sources d’énergie « décarbonées », qui n’émettent pas de gaz carbonique.

-prendre toutes les mesures pour faire face au réchauffement et à ses conséquences.

Ces mesures concernent :

-les dirigeants à tous les niveaux : planification, législation, investissements,…

-tous les citoyens qui doivent changer leur mode de vie.

 

Les mesures prises au niveau international :

1988 : Création du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) dont les rapports périodiques éclairent les décisions politiques.

1992 : Sommet de la Terre à Rio : l’ensemble des pays adopte la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui prévoit l’inventaire périodique des émissions et la conférence annuelle des Etats (COP)

2015 : accord de Paris, de limiter le niveau de réchauffement planétaire en-dessous de 2°C, avec l’aspiration à le stabiliser à 1,5°C, par rapport au climat préindustriel (1850-1900). Mais cet accord n’est pas contraignant, de nombreux pays tardent à agir et les émissions mondiales de gaz carbonique continuent d’augmenter !

Il est prévu une solidarité internationale pour que les pays riches aident les pays pauvres à prendre les mesures nécessaires pour faire face aux conséquences du réchauffement (inondations, manque d’eau, etc.) et pour réduire leurs émissions de gaz carbonique.

 

Face à la lenteur, voire l’inertie d’une grande partie des gouvernements, de nombreux citoyens agissent. Et beaucoup d’initiatives vont dans le bon sens : actions politiques pour inciter les dirigeants à accélérer les mesures nécessaires et réduction de leurs propres émissions de gaz carbonique.

 

Les émissions de gaz carbonique des français : Chaque français émet, en moyenne, 10 tonnes/an de gaz carbonique. Ce calcul tient compte de notre consommation et donc de la quantité de gaz carbonique émise pour fabriquer et transporter tous les produits achetés, y compris ceux importés. Trois postes constituent plus des deux tiers de ces émissions :

   -la mobilité (utilisation des automobiles, avions, trains et bateaux) : 27 %

   -l’alimentation : 24 %

   -l’habitat (construction, chauffage, électricité, eau et déchets) :  19 %

 

La deuxième partie de la conférence était consacrée aux initiatives prises, au Pays de La Châtre, pour diminuer les émissions dans ces trois domaines.

 

2)-EXEMPLES D’ACTIONS LOCALES :

 

            2-1)- AGRICULTURE ET ALIMENTATION : Olivier BENELLE de l’ADAR-CIVAM a dressé un tableau de l’agriculture au Pays de La Châtre et des actions possibles dans ce domaine.

   -surface moyenne des exploitations en augmentation (133 ha en 2020 dans l'Indre, contre 94 ha en 2010)

   -vieillissement des exploitants

   -prédominance de polyculture/polyélevage (en majorité des bovins pour la viande)

   -très peu d’agriculture biologique (0,4% de la surface agricole utile)

   -inadéquation entre production et consommation locale : dans l’Indre, alors que la surface agricole permettrait de nourrir les habitants (et au-delà), 90% de la production est exportée du département et 90% de la consommation est importée, d’où beaucoup d’émissions de gaz carbonique dues aux transports (de la production et aussi des intrants).

   Un des grands objectifs à atteindre est donc de développer une adéquation entre production et consommation alimentaires locales et des circuits de distribution courts, du producteur au consommateur. Les trois agriculteurs participants ont expliqué comment ils s’adaptent au réchauffement et comment ils s’efforcent d’atteindre l’objectif des circuits de distribution courts.

Olivier FRADET fait de la polyculture et de l’élevage à Cluis. Depuis 2017, soutenu par le réseau DEPHY et l’ADAR, il recherche avec succès une agriculture respectueuse de la terre : abandon des produits phytosanitaires, production orientée vers les plantes les mieux adaptées à la terre, etc. Il insiste particulièrement sur la nécessité de structurer la terre sur 80 cm pour conserver l’humidité et sur l’importance de maintenir un couvert végétal du sol pendant toute la période chaude.

Elsa AUVILLAIN a lancé, il y a une douzaine d’années, la culture maraîchère sur une parcelle de la ferme de ses parents, à Marmeron, à un km d’Aigurande. Avec son mari, ils ont bien développé cette activité et viennent, à la retraite de ses parents, de prendre en charge leur élevage qui est complémentaire du maraîchage. L’ensemble est certifié bio.  Leur GAEC des Châtaigniers vend des cagettes de légumes de saison, et également ses produits à la ferme, sur les marchés (notamment à Aigurande le vendredi) ainsi qu'à la restauration collective : cantines scolaires (écoles et collèges), restaurants traditionnels. Sa viande bovine est commercialisée par le biais de leur coopérative : la CELMAR et en vente directe sous forme de colis de 5 et 10 kg.

Elsa DOREY vient, avec son compagnon, d’installer une culture maraîchère à Vigoulant (près de Sainte-Sévère). Elle est en train de créer une AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), partenariat entre un groupe de consommateurs et un ou des producteurs.

Un contrat d'engagement définit les principes de fonctionnement pratique et éthique. Le producteur s’engage à partager équitablement sa production. L’AMAP existe pour tous les types de productions agricoles. Dans le cas d’une AMAP maraîchère, le consommateur reçoit une fois par semaine un panier de légumes en contrepartie de son engagement solidaire. C’est une formule qui est en train de se développer en France.

 

            2-2)- Mobilité : Bernard MITATY a présenté les 4 actions en cours au Pays de La Châtre :

  • Proposer un service de location de vélo à assistance électrique: « Kavelo », déjà disponible à Aigurande (Maison des Services, rue Jean Marien), Crozon, Neuvy, Nohant, Orsennes, Sainte-Sévère et Vicq-Exemplet.
  • Organiser un transport solidaire au niveau local : Ce service, proposé aux habitants des 51 communes du Pays, a pour objectif de faciliter la mobilité despersonnes isolées, en situation de précarité, avec peu de ressources financières et sans moyen de transport. Le Transport Solidaire va bien au-delà d’un transport d’un point A à un point B : c’est également l’occasion de rompre l’isolement et de créer un lien social. C’est une solution de mobilité durable qui tente de répondre efficacement aux problématiques de mobilité rencontrées par certains habitants de nos territoires.

Contacter Familles Rurales, en charge de la gestion du dispositif : Téléphone : 06.78.27.23.10

  • Mise en place d’une solution adaptée de cheminement vers les écoles : en cours d’étude, ce projet débutera par une action de sensibilisation dans un établissement au cours du printemps/été 2024.
  • Travailler sur les déplacements domicile-travail : ce projet comportera 3 phases : étude d’opportunité, élaboration de scénarios et réalisations d’aires de covoiturage.

 

Ces 4 actions devraient permettre une réduction des voitures, camions et fourgonnettes, au profit de la marche à pied, des vélos et du covoiturage, tout en améliorant le lien social.

 

    2-3)-Logement : Ce point ne figurait pas à l’ordre du jour. Mais les personnes qui souhaitent améliorer leur logement pour consommer moins d’énergie et/ou passer à une énergie décarbonée trouveront auprès de l’ADIL à Châteauroux (Tél. : 02 54 27 37 37) une aide gratuite pour le choix des solutions techniques et le montage du dossier de demande de subvention. L’ADIL tient une permanence le 3° lundi de chaque mois de 14h à 17h, à l’Espace France Services, rue Jean Marien Messant à Aigurande.